Roses bulles

Lors du dernier cours d'œnologie à Bruxelles auquel j'ai assisté, j'ai découvert le champagne rosé. Si j'y avais évidemment déjà goûté, je ne m'y étais jamais vraiment intéressé (un peu par panurgisme, je dois le reconnaître). Pourtant, ce champagne mérite qu'on s'intéresse à lui. Voici quelques informations que j'ai pu recueillir entre deux coupes. Tout d'abord, le champagne rosé est tout d'abord le seul vin européen qui peut être obtenu par assemblage de vin blanc et de vin rouge. Ensuite, les champagnes rosés peuvent être millésimés ou non et se basent normalement sur le Pinot Noir et le Chardonnay (en proportions variables d'une maison à l’autre). Le rosé est généralement produit en ajoutant un peu de vin rouge Pinot Noir à l’assemblage du vin de base, mais quelques maisons vinifient directement des raisins rouges en vin rosé. La couleur va de la pelure d'oignon au rouge saumon (les plus légers en couleur sont généralement de meilleure qualité). Les champagnes rosés sont plus pleins et plus ronds que les autres et accompagnent bien les repas. (Leur couleur les rend particulièrement appropriés aux anniversaires de mariage et à la Saint-Valentin.) Pour la petite histoire, le premier champagne rosé commercialisé fut produit en 1777 par Clicquot. Tout comme les blancs de blancs, les champagnes rosés coûtent quelques dizièmes d’euros de plus que les champagnes classiques. Tout le monde n’en produit pas. Parmi les meilleurs rosés, il y a notamment ceux de Roederer, Billecart-Salmon, Gosset et Moët & Chandon (le Dom Pérignon rosé). Le champagne rosé est un peu le malaimé de la famille des champagnes. Certains consommateurs (et certains producteurs aussi) ont un préjugé défavorable à l’encontre du champagne rosé parce que sa couleur évoque la médiocrité de ces millions de litres de vins rosés insipides et à bon marché, qu’ils soient mousseux ou non. Pourtant, le champagne rosé est aussi sec et offre les mêmes grandes qualités que le champagne blanc. Heureusement, cette mauvaise réputation est en train de changer. La mode des vins tranquilles rosés, qui a cours depuis une dizaine d’années, a aussi déteint sur le champagne. Les champagnes rosés ont donc de plus en plus de succès, et les producteurs sont plus nombreux à en produire qu’auparavant. Ce cours d'oenologie m'aura permis de dépasser un préjugé de longue date et totalement absurde. Je vous laisse le lien vers le site de ce cours d’œnologie à Bruxelles, superbe, et joli cadre.